Le véritable esprit de révolte consiste à exiger le bonheur, ici, dans la vie ! (H.Ibsen)
3 Mai 2012
PRISE DE PAROLE UNITAIRE CGT – FSU – Solidaires - UNSA 1er MAI 2012
Chers Camarades, chers amis,
Nous avons tous en tête que ce 1er mai à pris une dimension particulière…
Je vous souhaite à tous très fraternellement les bienvenus à ce rassemblement organisé par les syndicats CGT – FSU – Solidaires – UNSA et CFDT…
Bienvenu à vous qui êtes attachés à la référence historique de cette journée…
les manifestations de Chicago en 1886, puis de Fourmies en 1891 ou des travailleurs ont été assassinés du seul fait d’avoir osé revendiquer la journée de 8 heures.
Bienvenu à vous qui voulez construire, aujourd’hui, les solidarités du mouvement social pour changer la société,
Bienvenu à vous, pour qui les mots paix, solidarité, justice sociale, dignité et luttes prennent un sens plus fort, pour un 1er mai du mouvement ouvrier…
Un 1 er mai que les usurpateurs, le candidat des riches et la représentante de la droite la plus réactionnaire voudraient instrumentaliser pour faire oublier que les acquis sociaux ont été
arrachés par nos pères au prix de leur sang…
C’est leur mémoire que bafouent ceux qui aujourd’hui ont l’indécence d’organiser un rassemblement pour ce qu’ils appellent le vrai travail ?!
C’est leur mémoire que bafouent ceux qui il y a 70 ans ont préféré le fascisme au front populaire…
Pour eux, le vrai travail :
C’est celui qu’ils pressent comme des citrons pour en tirer les profits maximum,
C’est les conditions de travail au rabais, qui tuent 600 travailleurs par an,
C’est les salaires en berne…qu’ils voudraient encore baisser pour maintenir la
compétitivité des entreprises, c'est-à-dire le niveau délirant des profits pour les
actionnaires….
C’est la précarité qui mine les travailleurs, notamment ceux des commerces et
des services…
C’est les heures sup sans cotisations sociales et donc sans protection sociale…
Le travail famille patrie du Président candidat, a des relents pétainistes que
nous combattons….
Pour nous le travail doit rythmer avec émancipation, il doit se conjuguer avec la dignité de vivre et de faire vivre sa famille décemment, il est un facteur de construction de santé et de bien
être…le travail est l’opposé du capital qui a
créé la crise économique sociale et politique qui dévaste la planète…
pour nous le travail rime avec RESISTANCE….cette résistance que nous construisons ensemble parce que nous voulons un autre monde pour nos enfants…
Depuis plus de 120 ans, le 1er mai est une référence pour les travailleurs, référence à leurs luttes qui ont arraché un à un les grands acquis sociaux qui ont construit pas à pas notre société,
et qui ont imposé les libertés démocratiques et citoyennes qui sont les nôtres aujourd’hui.
Non, mes chers camarades, le 1er mai n’appartient pas aux escrocs de la finances, aux xénophobes et aux fascistes, et il n’a rien à voir avec leur programme politique qui démantèle
progressivement les libertés et les fondements de notre société solidaire !
OUI depuis plus de 120 ans, le 1 er mai est une journée de luttes des travailleurs, pour les solidarités internationales et pour la paix dans le monde.
Nous saluons les révolutions qui se sont succédées dans les pays du Maghreb, et notamment le courage incroyable du peuple syrien, qui s’est soulevé contre le pouvoir despotique familial et
corrompu de la famille Assad.
Ensemble, nous exigeons la libération de tous les syndicalistes emprisonnés notamment en Iran, et je pense tout particulièrement à Réza Shahabi qui a été condamné à 6 ans de prison pour «
propagande contre le régime », ceci en
violation des droits humains et syndicaux les plus fondamentaux.
En Europe, la mise en oeuvre du traité de Lisbonne et des orientations décidées par les chefs d’Etat, rendent effective une mise en concurrence des travailleurs dont la seule finalité est de
transférer une masse toujours plus importante des richesses, vers les actionnaires.
Après avoir été renflouées et sauvées par l’argent public, les banques au travers des marchés financiers et des agences de notation, exercent une pression sans précédent sur les Etats afin de
réduire leurs dettes publiques.
Cette pression leur permet, d’une part de justifier les intérêts exorbitants qu’ils en retirent, mais aussi d’exercer un racket inadmissible, en exigeant la mise en oeuvre de plans de réductions
des dépenses publiques, et de réformes qui désorganisent totalement l’économie des différents pays.
En symbiose parfaite avec le patronat, le FMI et la commission européenne imposent leur carcan : celui de la soi disant compétitivité des entreprises et de la baisse du coût du travail…Et en plus
il faudrait que la crise qui en découle ne soit supportée que par les peuples !
Alors que les profits et les rémunérations des dirigeants atteignent des sommets indécents, le chômage et le nombre de travailleurs pauvres explosent et la situation des retraités et des privés
d’emploi ne cesse de se dégrader.
Comment peut-on accepter que de telles inégalités sociales demeurent et s’amplifient ?
Les mouvements sociaux persistent et se développent…En Grèce, mais aussi en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grande—Bretagne ; les peuples refusent d’être sacrifiés par un système qui broie
les travailleurs, tout en alimentant la
spéculation et la finance.
Ce 1er mai se déroule au coeur d’une séquence politique qui n’empêche en rien de porter sans attendre nos exigences revendicatives.
Je vous appelle même à redoubler d’efforts, c’est ce qu’attendent de nous l’ensemble des travailleurs.
Le Président-candidat réitère la campagne de 2007 en stigmatisant les organisations syndicales et leurs dirigeants.
Il souhaiterait que nous restions muets alors que la politique qu’il a menée s’est attaquée à chaque fois aux intérêts des salariés…
Nous réaffirmons notre indépendance, mais nous ne confondons pas indépendance et neutralité syndicale.
Nous constatons que le bilan de nos gouvernants est parmi les plus graves qui soient du point de vue des salariés.
Rappelons que ce pouvoir a imposé la réforme des retraites, a modifié la législation sur le temps du travail, a étendu le travail du dimanche, il a instauré un jour de travail gratuit, accordé
des aides considérables aux entreprises sans
contrôle et imposé dans la Fonction Publique la loi sur la mobilité, le jour de carence et supprimé 150 000 emplois de fonctionnaires.
Nous ne resterons pas silencieux car nous avons combattues toutes ces réformes injustes, inefficaces et qui ont dégradé considérablement les conditions de vie des populations.
Le premier tour de l’élection présidentielle a montré une volonté importante des citoyens d’intervenir sur les choix structurant leur avenir.
Les salariés, les retraités et les privés d’emploi ont rejeté massivement la politique menée, confirmant ainsi leur refus de payer la facture d’une crise économique dont ils ne sont pas
responsables.
En flattant les thèses de ce parti tout au long du quinquennat la majorité actuelle aura largement contribué à renforcer la place de l’extrême droite dans la vie politique française.
C’est une voie dangereuse pour la cohésion du pays et la recherche de réponses favorables au progrès social. La réponse à la crise du système capitaliste n’est pas l’émergence d’un pouvoir
autoritaire. C’est illusoire et dangereux, c’est pourquoi nous menons et poursuivons notre combat contre la droite la plus extrême et son parti le FN. Ce combat appelle à la mobilisation de
tous.
Le 6 mai, les salariés sont de nouveau appelés aux urnes. Au vu du bilan et des projets du Président de la République, sa réélection ouvrirait, à coup sûr, une nouvelle séquence de lourds reculs
sociaux inspirés des exigences patronales.
Pour nous, il est évident que Battre Nicolas Sarkozy en élisant un nouveau Président de la République est nécessaire.
C’est contribuer à créer un contexte plus favorable aux revendications et au progrès social, un progrès social qui nécessitera toujours des mobilisations syndicales, quelle que soit la majorité
au pouvoir !
C’est réaffirmer la légitimité de l’action syndicale dans un pays démocratique.
Dans ce contexte, nous vous appelons à relever le défi !
Car OUI… Nous sommes à notre place, lorsque nous contestons la stigmatisation de l’étranger.
Nous sommes à notre place, lorsque nous combattons la casse de l’industrie.
Nous sommes à notre place, lorsque nous refusons les fermetures de classe, de
lits d’hôpitaux, des bureaux de poste...
Nous sommes à notre place, lorsque nous comparons les dividendes versés aux actionnaires, aux miettes données en augmentation de salaire.
Nous sommes à notre place, et c’est cette politique qui n’a plus sa place en France.
(Un 1er mai 2012 qui nous appelle à intervenir plus fort et à nous rassembler)
Mes chers camarades,
Dans ce contexte, la classe ouvrière doit se rassembler comme elle a su le faire dans les grands moments de notre histoire…
Le mouvement social dans sa diversité porte la responsabilité immense de mettre les travailleurs en capacité d’imposer leurs solutions à la crise :
Nous réaffirmons que l’issu à la crise passe par la revalorisation du travail…
- Nous combattons la casse de la protection sociale…Il faut revenir sur les
réformes scélérates et retrouver le droit à la retraite à 60 ans à taux
plein, avec la reconnaissance de la pénibilité,
- Il faut revaloriser les salaires, les pensions et les minima sociaux pour
redonner du pouvoir d’achat…
- Il faut stopper les suppressions d’emplois et contraindre les entreprises à
des alternatives aux licenciements en réinvestissant les profits,
- Il faut réformer la fiscalité en profondeur pour la rendre plus juste et
contrôler les aides publiques aux entreprises en imposant des
contreparties sociales,
- Il faut supprimer les exonérations de cotisations sociales et notamment
les exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires, qui
jouent contre l’emploi,
- Il faut développer les politiques publiques et les moyens des services
publics pour répondre aux besoins des populations,
- Enfin, il faut mettre en oeuvre une politique européenne au service des
peuples : Taxer les mouvements spéculatifs de capitaux et éradiquer les
paradis fiscaux, et mettre en place un fond européen de solidarité sociale
et de développement économique
Nos revendications sont légitimes et réalistes… elles imposent des choix politiques basés sur une autre utilisation de l’argent, une autre répartition des richesses qui est devenu
incontournable.
Elles ont une déclinaison très concrète dans la vie des populations de notre département :
- Dans les petites entreprises ou il n’y a pas de négociations salariales et
dans les plus grandes ou les simulacres de négociations tournent court…
- Quand on fait le bilan des emplois industriels perdus dans la dernière
décennie, et des menaces qui pèsent sur certaines grandes entreprises…
- Après les privatisations à Montauban…notamment celle du ramassage
des ordures et de l’eau…et auxquelles se sont opposés des milliers de
citoyens…
- A Castelsarrasin comme à Montauban le service public de santé est en
danger ! Avec une ARS qui continue à démanteler l’offre de soins dans le
Tarn et Garonne, en étranglant nos hôpitaux publics pour mieux laisser la
place au secteur privé lucratif.
- Dans le service public postal ou les désorganisations perpétrées par la
direction et les manques d’effectifs, ont des conséquences
catastrophiques sur les services aux usagers, même si les nombreuses
luttes locales de nos camarades en lien avec les usagers ont permis de
limiter la casse,
- Ici comme partout ailleurs, des mesures s’imposent pour mettre fin aux
atteintes portées contre l’hébergement d’urgence et l’accompagnement
social…Nous devons continuer avec RESF à lutter pour exiger un
logement et une vie décente pour les migrants.
Syndicalistes, membres d’un parti politique ou d’une association, nous sommes tous des citoyens, qui n’avons d’autre intérêt que celui de construire ensemble un monde plus humain pour tous.
Nos ennemis ne sont pas à nos côtés, dans nos quartiers, dans nos ateliers…
Nos ennemis ne s’appellent pas Pablo, Brahim ou Jacob…
Nos seuls ennemis sont ceux qui alimentent les divisions et les peurs pour
mieux nous exploiter.
Ne nous trompons pas de colère et ne soyons pas impatients…Continuons à construire pas à pas un mouvement social puissant, rassemblé, et cohérent…pour donner à nos revendications une force qui
pourra tout
ébranler.
OUI, nous voulons que les enjeux sociaux soient au coeur du changement indispensable, et toutes nos énergies doivent oeuvrer au développement humain.
OUI, cela appelle à une véritable tempête…à une vrai révolution dans la pensée unique !
Ensemble, dés demain, par nos luttes et nos mobilisations nous allons ouvrir de nouveaux horizons !