Lettre ouverte de la CGT ASEI : Situer les responsabilités !

Lettre Ouverte de La CGT -ASEI .

Ramonville le 5 juin 2012

à : Monsieur Le Président de La République ,

Madame la ministre de la Santé ,

Monsieur Le Conseiller Régional ,

Monsieur Le Conseiller Général ,

Monsieur Le directeur de l' Agence Régionale de

Santé

Monsieur BOUSQUET, Président de l' ASEI,

Aux membres du Conseil d’Administration de l' ASEI

à : Radio Mon Païs, FR3, l’Humanité, La Dépêche

du Midi, BFMTV.

Mesdames, Messieurs.

Le syndicat CGT de l'ASEI s'adresse à vous dans un contexte politique nouveau, qui a vu l'accession de M. Hollande à la fonction de Président de la République.

Les salariés de l'ASEI, les parents, les usagers et leurs représentants, attendent un changement au niveau des politiques sociales et de santé dans les établissements, dans notre région, dans notre pays.

Le secteur médico-social a fait l'objet ces dernières années de remises en question et d'attaques nombreuses, pour tenter de le soumettre à une logique marchande.

Force est de constater que la loi HPST (Hôpital Patient Santé Territoire), produit déjà ses effets négatifs, que ce soit à l’hôpital, dans les cliniques ou dans les établissements de l'ASEI.

Cette loi, selon la CGT, de même que la politique mise en place par le syndicat Patronal (FEHAP) qui a dénoncé notre convention collective de 1951 doivent être abrogées, car elles ont des conséquences néfastes sur la qualité de l'accueil des personnes en difficultés, sur les conditions de travail, sur les statuts des salariés.

Les Agences Régionales de Santé en ont été les exécutants appliqués; les gestionnaires du secteur associatif, les applicateurs zélés.

Ils ont, par leurs actes montré qu'ils laissaient s’organiser :

•  

  • La baisse du coût du travail.

  • La mise en concurrence des associations, des établissements et des services entre eux.

  • Le remodelage du secteur par le regroupement et la fusion d'associations.

  • La mise en place de méthode managériales induisant de la souffrance au travail

  • La mise en place des démarches qualités.

  • La mise en place d'évaluations- notations et de salaire au mérite pour les salariés.

  • Une organisation administrative et logistique pour rentabiliser des services.

  • L'externalisation de services.....

Les points cités plus haut, ne relèvent pas de critiques politiques non fondées, mais s'appuient sur la réalité vécue à l'ASEI.

Jugez vous même :

Comment ne pas s'interroger sur la façon dont le directeur général de l'ASEI, tente de rompre avec les valeurs qui ont fondé l'association( c.f sa volonté de créer une fondation, mise en échec par le refus de tous les salariés)

Pour nous, le mot valeur ne prend réellement de sens que si les actes sont en cohérence avec les intentions affichées.

Peut on dire à la lecture de ce qui suit que c'est le cas à l'ASEI ?

- la refonte des statuts de l'association, qui sous couvert de mettre en place un fonctionnement participatif, donnent au directeur général les pleins pouvoir, transforment les postes de directions en postes d' exécutants pour chefs de services zélés, réduisent les interventions des représentants des usagers au Conseil d’Administration, font entrer dans ce même CA des représentants issus du secteur privé.

- La volonté de transformer l’Association en Fondation, reniant ainsi les principes fondateurs glissement auquel les salariés et leurs syndicats ont réussi à s’opposer

- L’introduction des Entretiens Annuels Individuels, volonté de mettre en place l'évaluation des salariés, simple reprise de ce qui se passe dans l'industrie, et visant à institutionnaliser un salaire au mérite.

- La sortie d’ ASEI Formation du giron associatif, par la création d'une entité Format Différence, extérieure, dont le directeur général est le trésorier.

- La mise en place d’un Projet du Ramonvillois, dans une logique de regroupement de 4 établissements, pour une économie de réduction des coûts et la création d’un CPOM (contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens)

Les rapports sociaux sont tout aussi tragiques :

•     Contrairement à ce qu'il affirme, le directeur général méprise les organisations syndicales en verrouillant les négociations. Il rejette les revendications des salariés prétextant qu'il n'a pas les moyens de les financer, et envisage de remettre en question les accords d'entreprise (les acquis collectifs), ainsi que la dénonciation de la Convention Collective ( CC51)

Nous savons tous que la dégradation des conditions de travail ne pourra que remettre en cause fondamentalement la qualité de l’accueil et des prises en charge des personnes qui nous sont confiées.

Nous vous demandons de soutenir et partager notre combat pour la défense des personnes handicapées . Ce n’est pas une vaine formule à l’ASEI ; les choses doivent changer, nous devons retrouver les valeurs qui ont été celles des pères fondateurs : laïcité, humanité, respect de l'autre, égalité des soins, éthique.

Nous sommes dans l’attente de votre réponse et vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, l'expression de nos salutations respectueuses.

Pour le Syndicat CGT ASEI

Le Secrétaire