Le véritable esprit de révolte consiste à exiger le bonheur, ici, dans la vie ! (H.Ibsen)
12 Février 2013
Le gouvernement retranscrit fidèlement l’accord national dans ses aspects les plus nocifs pour les salariés.
Ainsi, il reprend à son compte les dispo sitions les plus régressives de l’accord national minoritaire signé le 11 janvier :
« Les accords de maintien dans l’emploi » qui
permettraient de licencier les salariés refusant de
voir leur salaire baisser,
les accords de « mobilité interne » qui autori-
seraient l’employeur à licencier le salarié pour
motif personnel, si celui-ci refuse d’aller travail-
ler à l’autre bout de la France,
le licenciement qui deviendrait une simple for-
malité.
De façon générale, l’information et l’intervention
des représentants des salariés seraient enfer-
mées dans des délais tellement courts que leur
efficacité est menacée : ainsi, dans certains cas,
l’expert n’aurait qu’une dizaine de jours pour
rendre son rapport.
Un des objectifs de ce texte serait-il de faire taire
les salariés confrontés à des suppressions d’em-
ploi ?
En outre, le projet de loi réduit encore plus
que l’accord national la réparation des préju-
dices subis par les salariés. Les juges du travail
devraient maintenant inciter les salariés à accep-
ter une transaction injuste et inéquitable.
Concernant la création de « nouveaux droits »
pour les salariés, les incertitudes déjà présentes
dans l’accord subsistent. Ainsi, les salariés les
plus pauvres n’auraient toujours pas accès à
la complémentaire santé. De même, rien n’est
réglé sur le financement des droits rechargeables
à l’assurance chômage, le gouvernement se
contentant de renvoyer son financement à de
futures négociations, sans garantie aucune.
Le Medef peut donc être satisfait puisque toutes
les mesures de reculs pour les salariés sont pré-
sentes dans le projet de loi. Nul doute que ce
texte est le fruit de tractations entre le ministère
du travail et les signataires de cet accord.
Ainsi, il y a trois jours, le Medef critiquait ce projet de loi, pour s’en féliciter aujourd’hui.
Quant à la CGT, nous n’avons eu connaissance du texte qu’en fin de matinée !
Il semble bien que le gouvernement soit prêt à aller très loin pour satisfaire les signataires, quitte
à violer les textes internationaux, alors que des voix venant d’horizons divers l’ont alerté sur ce
problème.
Cela renforce la responsabilité des parlementaires dans la période à venir.
Pour combattre ce texte gouvernemental, la CGT invite les salariés à répondre massivement à l’appel à la mobilisation lancée par la CGT et Force Ouvrière le 5 mars.