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Pierre qui Roule.com

Le véritable esprit de révolte consiste à exiger le bonheur, ici, dans la vie ! (H.Ibsen)

Retraites ? on peut gagner !

Le gouvernement pensait qu’en dévoilant son projet de loi sur les retraites à quelques jours des congés d’été, l’affaire serait entendue. La mobilisation du 24 juin montre qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.

C’est bien parce que l’enjeu est d’importance, qu’il engage l’avenir de millions de salariés sur plusieurs décennies, que la CGT, qui a qua­lifié ce projet de « recul social sans précédent », a décidé de poursuivre sa campagne d’information et de mobilisation du plus grand nombre.

Le document que nous vous remettons au­jourd’hui vous livre notre analyse des conséquences brutales d’une loi surtout destinée à faire des éco­nomies sur les retraites en rabotant les droits sociaux. Il vous informera aussi de nos propositions.

Nous ne le cachons pas, nous vous demandons davantage encore que la simple lecture de ce texte. Nous souhaitons votre propre engage­ment pour empêcher les mesures annoncées d’être adoptées au Parlement, qui sera saisi dès les premiers jours de septembre.

Le caractère injuste du pro­jet de réforme des retraites nécessite une unité large qui doit se faire entendre auprès des élus de la Nation.

Avec vous, la CGT est déterminée à tout faire pour préserver le droit à la retraite aujourd’hui menacé.

À bientôt,

Bernard THIBAULT

Secrétaire général de la CGT


L’intervention massive des salariés peut faire reculer le gouvernement et le conduire à la mise en oeuvre de mesures d’une tout autre nature, conformes aux attentes du monde du travail.

La CGT a décidé de vous informer sur le contenu du projet de loi gouvernemental sur son analyse et les propositions qu’elle formule. Vous pourrez juger de la brutalité et du caractère particulièrement injuste de cette réforme.

Le passage de 60 à 62 ans du droit au départ, le tout en six ans, le recul de l’âge ouvrant droit au taux plein de 65 à 67 ans, constituent les bases d’une réforme sans doute la plus dure d’Europe. Elle entérinerait des sacrifices considérables sans pour autant résoudre les problèmes de financement. Pour preuve, le projet gouvernemental prévoit déjà un nouveau rendez-vous en 2018.

Les propositions de la CGT se veulent en phase avec vos at­tentes et aspirations profondes en matière de retraite. Ces propositions visent à ce que chaque retraité, actuel ou futur, puisse disposer, dès l’âge de 60 ans, d’un revenu convenable.

Notons que tout est fait pour convaincre les salariés relevant des régimes spéciaux et les actuels retraités qu’ils seraient épargnés par la réforme gou­vernementale. Les premiers seraient touchés à partir de 2017, avec sans aucun doute un calendrier accéléré de mise en oeuvre du recul de l’âge de la retraite. Les seconds subissent déjà depuis de longues années une détérioration importante de leur pouvoir d’achat. Mais ce n’est pas tout. Si d’aventure le gouvernement réussissait son entreprise, il procéderait très rapidement à l’augmenta­tion de la CSG et à la mise en oeuvre de différentes mesures qui se traduiraient rapidement par une nouvelle baisse de leur pouvoir d’achat.

D’ores et déjà, la CGT a pris des dispositions afin de faire de la période estivale un moment fort de rencontres et de débats, avec la convivialité qui sied à ce mo­ment particulier de l’année, afin de préparer dans les meilleures conditions les grandes mobilisa­tions de la rentrée.

 

Un nouveau recul de l’âge de départ en retraite en 2018 ?


VRAI

 

Les députés UMP le laissent en­tendre : « on ne pouvait pas aller trop loin d’un seul coup ». Ainsi la loi prévoit un nouveau rendez-vous retraite en 2018. Dans la logique du gouvernement qui veut appliquer le partage des gains d’espérance de vie, un nouveau recul de l’âge de la retraite et/ou un nouvel allon­gement de la durée de cotisation est donc prévisible. Va-t-on vers la retraite à 65 ans et 70 ans ?

 

Une réforme juste ?


FAUX

 

La réforme accentuerait les inégali­tés : à 60 ans, l’espérance de vie d’un ouvrier est de 19 ans, contre 25 ans pour un cadre supérieur. L’écart est encore plus grand pour un ouvrier spécialisé et dépasse les 7 ans. Recu­ler de 2 ans l’âge de la retraite pour un ouvrier, c’est amputer de 10 % sa durée de retraite alors qu’elle est déjà d’un tiers plus courte que celle d’un cadre supérieur. L’inéga­lité est encore plus criante si l’on prend en compte l’espérance de vie en bonne santé : en reculant de 2 ans l’âge de départ, on ampute, pour un ouvrier, de 20 % le temps de retraite en bonne santé qui n’est que de 9 ans en moyenne. En outre, le gouvernement prétend qu’un effort financier conséquent sera demandé aux hauts revenus, aux re­venus du capital et aux entreprises. Mais selon les propres chiffres du gouvernement, ces recettes nou­velles représenteraient 4,4 milliards d’euros, soit environ 15 % du total, contre 22,6 milliards au titre du recul de l’âge de la retraite et des mesures concernant les fonctionnaires (*).

(*) Augmentation du taux de cotisa­tion, restriction du bénéfice du mini­mum garanti, suppression de la possi­bilité de prendre une retraite anticipée pour les femmes ayant élevé 3 enfants.

Une réforme bonne pour l’emploi ?

FAUX

Selon les propres chiffres du gouver­nement, moins de trois personnes sur cinq, âgées de 55 à 59 ans occu­paient un emploi en 2008 : c’est 15 % en moins que celles âgées entre 50 et 54 ans. Toujours selon le gouver­nement, près de la moitié des chô­meurs âgés de plus de 55 ans sont toujours au chômage 6 mois après leur licenciement. Par quel miracle le recul de l’âge de la retraite leur per­mettrait-il de retrouver un emploi ? Il augmenterait leur durée de chô­mage, et conduirait nombre d’entre eux à basculer à terme sur des dis­positifs comme le RSA, ce qui ferait exploser les besoins de financement de l’Unedic, de la Caisse nationale d’assurance maladie et des conseils généraux.

De plus, le recul de l’âge de départ en retraite pourrait bloquer jusqu’à 1 million d’emplois, alors que les jeunes galèrent pour en avoir un.

Une réforme dans l’intérêt des jeunes générations ?

FAUX

 

Date de

naissance

Âge de départ avant la réforme

Âge de départ

après la réforme

Âge du taux plein avant la réforme

Âge du taux plein après la réforme

À partir du 1er juillet 1951

60 ans

60 ans + 4 mois

65 ans

65 ans + 4 mois

À partir du1er janvier 1952

60 ans

60 ans + 8 mois

65 ans

65 ans + 8 mois

À partir du 1er janvier 1953

60 ans

61 ans

65 ans

66 ans

À partir du1er janvier 1954

60 ans

61 ans + 4 mois

65 ans

66 ans + 4 mois

À partir du 1er janvier 1955

60 ans

61 ans + 8 mois

65 ans

66 ans + 8 mois

À partir du 1er janvier 1956

60 ans

62 ans

65 ans

67 ans

 

POUR EN SAVOIR PLUS : cliquez

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