Le véritable esprit de révolte consiste à exiger le bonheur, ici, dans la vie ! (H.Ibsen)
28 Septembre 2012
LE FIGARO. - Est-ce que vous comprenez les riverains du camp qui ont expulsé les Roms jeudi soir à Marseille?
Samia GHALI. - Je ne vais pas dire que je comprends car ce serait dire que je suis d'accord mais je comprends leur exaspération. Je les ai reçus jeudi matin. Ils m'ont dit leur ras-le-bol des vols et des excréments partout. J'ai interpellé la police et le bailleur de cette cité qui est quasiment vide car elle va être démolie. Il y a eu déjà un drame dans cette cité, un enfant est tombé du septième étage car il n'y a plus de fenêtre! Le bailleur est venu sur place et a fait faire un constat d'huissier.
Pourquoi la police n'est intervenue qu'une fois que les riverains avaient fait partir les Roms?
Quand j'ai appelé la police du quartier, elle m'a répondu que désormais, elle ne pouvait pas intervenir sans autorisation du préfet. Du coup, c'est quand la situation menaçait de dégénérer parce que les riverains voulaient faire partir les Roms que la police est venue, sans doute appelée par les Roms eux-mêmes. C'est la police qui a fait partir les Roms car ils étaient en situation dangereuse.
Est-ce que cela peut se renouveler ailleurs à Marseille?
Oui, cela se reproduira. Un camp de Roms s'est installé à côté de l'école et de la piscine La Martine et les gens sont exaspérés. L'an dernier, il y a eu une véritable chasse aux Roms dans le XVe car il circulait une rumeur qu'ils enlevaient des enfants pour faire un trafic d'organes…
Quelle est la solution, selon vous?
Il faut arrêter de faire des tables rondes et prendre des décisions. Le maire de Marseille doit trouver des terrains pour les Roms. Mais pas au milieu des cités. Les habitants de ces quartiers sont en difficulté. Ils ne veulent pas qu'on leur en rajoute.