Réforme des retraites : mobilisation inespérée à Albi

Les quatre syndicats (CGT, FSU, FO et Sud solidaires) qui appelaient à manifester hier contre la nouvelle réforme des retraites ont réussi leur coup . Ils étaient près de 1500 dans les rues d’Albi.

Même les responsables syndicaux avaient le sourire avant de quitter la place du Vigan. «On s’attendait 400 à 500 manifestants on est déjà à plus du double», remarquait avec plaisir Michel Bélières, secrétaire départemental de la CGT. Un sympathisant de Force ouvrière abondait : «La météo est avec nous mais je suis quand même surpris par la mobilisation, c’est bien la preuve que cette réforme n’est pas bonne».

Le cortège s’est ébranlé du Vigan derrière la sono de la CGT qui crachait du Ferrat, tout au fond le Front de gauche envoyait l’hymne «El pueblo unido» du groupe Quilapayun. Entre les eux les drapeaux de la CGT, FO, Sud solidaires, FSU et beaucoup d’anonymes à l’image de ce retraité qui s’était confectionné cet écriteau : «A tous les conducteurs de pédalos, à gauche à babord toute». Dans le flot des manifestants on reconnaissait des hospitaliers, des salariés de la Comau, de la verrerie d’Albi, des enseignants, des policiers, des retraités ou encore des Chômeurs en colère.

Bien que la pénibilité au travail fasse partie de la réforme, Jean-Paul salarié à la VOA défilait derrière la banderole «Retraite à 55 ans» : «On attend du concret, pour l’instant on n’a que des mots, je me vois mal travailler jusqu’à 62 ans après 35 ans de boîte». Devant lui, Franck Hermet, délégué Unité police : «Oui on se fait du souci pour la retraite, on nous annonce toujours un rallongement des cotisations, mais nous sommes là aussi pour dénoncer le manque d’effectif». François, enseignant, syndiqué à la FSU ajoutait : «Je bosse depuis l’âge de 19 ans, normalement je suis à la retraite à 55 ans, là il faut aller jusqu’à 60, si je dois continuer forcément je travaillerai différemment».