Le véritable esprit de révolte consiste à exiger le bonheur, ici, dans la vie ! (H.Ibsen)
12 Septembre 2013
Pour les quatre organisations syndicales (CGT, FO, FSU et Solidaires) appelant à manifester contre le projet de réforme du système des retraites actuellement porté par le gouvernement, le rassemblement de ce mardi après-midi, à Rodez, avait un peu valeur de test. Autant dire qu’avec un millier de personnes (1 500 selon les organisateurs, 850 selon le service départemental d’information générale), David Gistau, s’exprimant au nom de l’intersyndicale, n’a pas caché que cette première action, synonyme de rentrée sociale, était «une réussite».
Les militants des quatre syndicats ont, en effet, largement répondu présents à cet appel. Venus l’ensemble du département, dont trois bus entiers depuis Decazeville et Villefranche-de-Rouergue, agents des fonctions publiques et salariés du secteur privé (entre autres, le Géant de Decazeville et la Bosch Rodez) ont ainsi défilé sur les boulevards du tour de ville, avec la place d’Armes comme point de ralliement au départ et à l’arrivée, pour dire leur opposition au texte sur lequel travaille le gouvernement.
Car à en croire le secrétaire général de l’union départementale CGT, ce texte ne passe vraiment pas. «Cette réforme se situe dans la continuité des précédentes en prolongeant la poursuite, jusqu’en 2020, de l’allongement de la durée de cotisation prévue par la loi Fillon, et en prolongeant ces dispositions après 2020», a rappelé David Gistau avant de s’en prendre à la mesure qui fait passer à 43 ans la durée de cotisation pour ceux qui sont nés à partir de 1973. «Alors qu’on sait qu’ils rentrent de plus en plus tard dans le monde du travail», a-t-il insisté avant d’enfoncer le clou : «Ces dispositions sont orientées contre la jeunesse». Bref, qu’on ne s’y trompe pas a conclu le «patron» de la CGT en Aveyron : «si certaines dispositions peuvent apparaître favorables aux salariés, notamment au sujet de la pénibilité, des femmes et des jeunes, elles n’ont en réalité qu’une portée très limitée sur les salariés concernés».
Aux yeux de l’intersyndicale, la solution proposée par le gouvernement pour remettre à flot le système des retraites n’est donc pas la bonne. «Le financement des retraites souffre de la situation économique et donc des choix gouvernementaux successifs. Mais l’argent existe et c’est d’une autre répartition des richesses créées par le travail dont nous avons besoin», a lancé David Gistau avant d’appeler l’ensemble des salariés (du public et du privé) à renforcer la mobilisation. Car, a-t-il prévenu, «d’autres journées d’action sont indispensables, et très rapidement».