18 Avril 2013
Alors que les communes se sont positionnées au 31 mars 2013 sur l’application des rythmes scolaires,
les syndicats CGT des salariés concernés restent mobilisés pour dénoncer cette réforme et la Loi Peillon
de refondation de l’école.
Nous rappelons que la Loi votée mardi 19 mars par l’Assemblée Nationale, n’a reçu l’approbation
d’aucune organisation syndicale et a subi un véritable camouflet au Conseil Supérieur de l’Éducation.
Cette Loi est une des plus graves attaques contre l’Éducation nationale. En s’inscrivant dans l’acte III de la
décentralisation, elle inscrit définitivement la territorialisation de l’Éducation Nationale avec le transfert
de nombreuses décisions aux collectivités territoriales. Cela se traduira par une multitude de situations
locales, entraînant une inégalité de traitement des enfants et du personnel, selon les moyens dont les
communes et les parents disposeront. Non seulement cette politique n’est pas la rupture annoncée et
espérée, mais elle est le prolongement de celle menée par les gouvernements de droite depuis dix ans. Le
constat est sévère : pas de remise en cause de la philosophie (école du socle), programmation budgétaire
très insuffisante, développement de la précarité et détérioration des conditions de travail. 75% des
communes ont repoussé l’application de la réforme des rythmes scolaires à 2014, mais c’est juste un délai
supplémentaire pour combattre une réforme injuste et inefficace. Nous continuons de dire que cette
nouvelle organisation du temps scolaire n’aura aucun bénéfice sur la fatigue des enfants en fin de
semaine ni sur le combat de l’échec et des difficultés scolaires.
La réforme imposée proposant le découpage du temps sans concertation ne tient
absolument pas compte du rythme de l’enfant et du contenu.
Cette réforme ne change pas le temps passé en classe de manière hebdomadaire, mais augmentera
le temps total passé à l’école (sauf pour certains qui sortiront ¾ h plus tôt) ; mais pour la majorité des
enfants, à la journée de classe s’ajouteront les Ateliers Pédagogiques Complémentaires(APC), facultatifs et
probablement payants. A cela, s’ajoutera la classe le mercredi matin et éventuellement le centre de loisirs le mercredi après-midi. Les enfants en seront d’autant plus fatigués.
Se pose également la question de l’accès et de la gratuité de ces activités éducatives (les APC). Comment croire que la compensation accordée par l’état aux communes permettra un accueil de qualité ? Comment croire que l’encadrement sera de qualité quand le ministère abaisse les normes d’encadrement jeunesse et sports, que la majorité des écoles et des communes n’ont pas de locaux suffisants ou adaptés pour accueillir les enfants dans des conditions correctes ?
Et puis il y a le problème posé par les programmes 2008. Sans réécriture des programmes, pas de réelles modifications des rythmes des enfants ! La lourdeur de ceux-ci continuera à pousser les enseignant-e-s à mettre de côté malgré eux les activités culturelles, sportives ou artistiques.
Quelles conséquences pour les personnels ?
Pour pallier les problèmes d’effectifs et de financement des communes, la réforme Peillon prévoit l’augmentation du taux d’encadrement réglementaire par animateur (10 à 14 enfants pour les moins de 6 ans, et de 14 à 18 enfants pour les plus de 6 ans.). Avec 4 enfants en plus à gérer par adulte, on touche à la question de la sécurité et à la qualité des conditions d’accueil. Une aberration qui ne résoudra pas les problèmes de turn over, alors que la précarité touche de nombreux animateurs qui travaillent en horaires hachés, et peinent à accéder à des formations diplômantes.
Les agents spécialisés des écoles maternelles (ASEM) vont subir une réorganisation de leur temps de travail. De nouvelles missions pourront leur être transférées via la possibilité faite aux communes de leur demander d’intervenir dans le cadre des activités pédagogiques complémentaires (APC) au même titre que les enseignants, les animateurs et certains précaires comme les emplois d’avenir.
Les enseignants, certes ne verront pas leur temps de service augmenter, mais devront rester plus longtemps sur leur lieu de travail, avec une demi-journée supplémentaire, et ceci évidemment sans compensation salariale !
➔ La CGT demande que la réforme des rythmes Peillon soit abrogée et qu’une nouvelle et large concertation soit immédiatement engagée avec l’ensemble des acteurs de l’École.
➔ La CGT demande la suppression de l’Aide Personnalisée considérant que leur maintien biaise la discussion autour du traitement de la difficulté scolaire et ne la résout pas. La CGT demande donc que les RASED soient rétablis, complétés et développés sur l’ensemble du territoire.
➔ La CGT demande à ce que soient combattues les vraies raisons de la fatigue des élèves : les classes surchargées, le temps en collectivité très long, l’ennui des apprentissages (issus des programmes indigestes de 2008) vides de sens. La CGT demande donc leur réécriture.
L'USPAOC CGT 31, la CGT-Educ'action 31 et la CGT territoriaux appellent à une réunion d’information et de débat tous les acteurs de l’école élémentaire et maternelle impactés par la réforme Peillon : enseignants, Atsem et animateurs, adjoints des services techniques, mais aussi parents d’élèves. Elle aura lieu le jeudi 18 avril à 19 h30, salle Jean Jaurès, à la bourse du travail, place Saint-Sernin
Opposons-nous tous ensemble, quel que soit le corps de métier, au décret Peillon et exigeons son retrait pour rediscuter sur de nouvelles bases.
Jeudi 18 avril 19 h 30 à la bourse du travail : réunion publique des parents
d’élèves et des salariés impactés par la réforme des rythmes scolaires :
enseignants, agents territoriaux, animateurs salariés d’associations