Sondages présidentielles 2012 L’institut CSA donne Jean-Luc Mélenchon à 17% Sarkozy en baisse

mardi 17 avril 2012.

 L’institut CSA donne Jean-Luc Mélenchon à 17%

Ce Baromètre CSA réalisé les 10 et 11 avril pour BFMTV / RMC / 20 Minutes / CSC constitue un nouveau tournant dans cette campagne de l’élection présidentielle 2012.

Il donne une indication qui peut expliquer en partie la percée de Jean-Luc Mélenchon. Pour 48% des électeurs, les programmes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande sont " Pratiquement semblables" ou seulement "Différents sur certains points peu nombreux". Le nombre de citoyens considérant ces projets comme différents est moins important. 5% des sondés ne se prononcent pas.

Autre point important de cette "vague" CSA : la baisse nette de Nicolas Sarkozy sur tous les plans. Le pourcentage de personnes croyant son succès possible au second tour est tombé en quelques jours de 37% à 28%. Plouf !

a) Pour le premier tour, voici quelles seraient les intentions de vote :

Hollande 27%, Sarkozy 26%, Mélenchon 17%, Le Pen 15%, Bayrou 11%, Joly 1,5%, Dupont-Aignan 1%, Arthaud 0,5%, Cheminade 0,5%, Poutou 0,5%

b) La nouvelle progression de Jean-Luc Mélenchon

Elle correspond aux constats que nous faisons dans notre campagne, comme la foule hors norme du meeting toulousain.

Elle est analysée ainsi par Jérôme Sainte-Marie, Directeur du département Opinion de CSA. « Jean-Luc Mélenchon progresse d’abord chez les 18-24 ans, les ouvriers et les sympathisants du Parti socialiste ou des Verts. A l’heure actuelle, le candidat du Front de Gauche rassemble sur son nom 23% des anciens électeurs de premier tour de Ségolène Royal, et la moitié de ceux d’Olivier Besancenot. La montée de Jean-Luc Mélenchon produit un double bénéfice au second tour pour François Hollande : non seulement ce dernier recueillerait 77% des reports de voix (contre 9% à Nicolas Sarkozy, le reste s’abstenant ou votant blanc), mais en outre l’affirmation d’un candidat bien marqué à gauche recentre l’image de François Hollande, ce qui favorise les reports de voix de François Bayrou (4/10 des électeurs de celui-ci le choisiraient au second tour, autant le ferait pour Nicolas Sarkozy, les autres s’abstenant ou votant blanc). »

Elle est également logique au vu d’autres études d’opinion comme celle de BVA réalisée au même moment

Jean-Luc Mélenchon incarne le mieux le changement et répond aux problèmes des Français

Ceci dit, la moyenne des intentions de vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon, sur les dix derniers sondages, se situe entre 14% et 14,5%.

c) La dynamique Mélenchon plombe Sarkozy

Le commentaire de l’institut CSA insiste sur une baisse de 4% des intentions de vote en faveur de Nicolas Sarkozy avec cette explication :

« Le partage du temps de parole, l’impact très limité de la présentation de son programme de candidat, et aussi l’effet Mélenchon qui attire la curiosité loin du candidat soutenu par l’UMP, tout cela nuit à la campagne de Nicolas Sarkozy et mine la confiance de ses partisans. Aujourd’hui, 51% des Français (+ 7 points en une seule semaine) - et 32% des sympathisants UMP (+ 12 points) -, pronostiquent la victoire de François Hollande, contre seulement 28% (- 9 points) qui anticipent celle de Nicolas Sarkozy. Dès lors, comme sous l’effet d’une démoralisation soudaine, on constate un recul des scores d’intentions de vote pour Nicolas Sarkozy dans le coeur de son électorat, celui qu’il avait su remotiver depuis les discours de Marseille et Villepinte : il perd ainsi 11 points chez ses électeurs du premier tour de 2007, 7 points chez les 65-74 ans et 15 points parmi les personnes travaillant à leur compte. Son recul est également net parmi les anciens électeurs de Jean-Marie Le Pen (- 10 points). La part de vote perdue par Nicolas Sarkozy (4 points) se retrouve en majeure partie sur les scores de Marine Le Pen (15%, + 2) et de Nicolas Dupont-Aignan (1%, + 0,5). »

d) La dynamique Mélenchon prépare un second tour très favorable à la gauche

Voici l’analyse de Jérôme Sainte-Marie, Directeur du département Opinion de CSA

« Une extrême gauche à 1%, une gauche affirmée à 17%, une gauche recentrée à 27%, et 1,5% de voix écologistes, soient 46,5% des suffrages de premier tour, produisent un second tour totalement déséquilibré face à une droite réduite à 27%. L’écart de 14 points mesuré cette semaine doit aussi beaucoup aux mauvais reports de voix des électeurs de Marine Le Pen sur Nicolas Sarkozy (4/10, contre un quart choisissant François Hollande et le reste s’abstenant ou votant blanc). De tels niveaux sont exceptionnels, et ramènent à la situation précédant la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy (effectuée le 15 février). Ils sont aussi rendus possibles par le fait que les différences entre les programmes ne sont pas surestimées par les Français, ce qui rend possibles des itinéraires électoraux se jouant du clivage gauche-droite. »